Le raid des bérets vert américains sur Son Tay
- ragnarfr2
- 14 juin 2021
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En 1966, l'armée américaine met en place un Joint Personnel Recovery Group (JRPC), avec pour mission principale de récupérer des prisonniers de guerres américaines et sud-vietnamiens.
La première opération du genre, qui a lieu en septembre de la même année dans la vallée de Tuy Hoa, permet la libération de 35 prisonniers sud-vietnamiens retenus dans un camp où les conditions de détention étaient si cruelles que les membres de la mission le qualifient de "Little Dachau". Mais le mois suivant, dans la région du delta du Mékong, un nouveau raid se solde par la mort de deux Bérets verts et de plusieurs membres de l'ethnie nùng. De 1966 à 1970, quelque 90 missions de ce genre sont menées conduisant à la libération de plusieurs centaines de prisonniers sud-vietnamiens mais d'un nombre très faible d'Américains. Jusqu'en 1970, aucune de ces opérations n'a lieu en territoire nord-vietnamien où sont pourtant détenus 470 Américains. En mai, après avoir reçu des photographies aériennes d'un camp situé à proximité de la citadelle de Son Tay au Nord-Vietnam, Washington décide de franchir le pas.
Dés juin, un plan d'opération est établi et, à partir du mois d'aout, une centaine d'hommes sont sélectionnés parmi les 6e et 7e Special Forces Group et commencent à préparer la mission, l'opération Kingpin, sur une base de l'Air Force à Eglin en Floride. Le 14 novembre, les premières forces spéciales arrivent à la base de Takhli en Thaïlande.

Le 20 novembre, à 23 heures, les premiers hélicoptères décollent à destination de Son Tay, à 30 kilomètres au nord-est d'Hanoi. Autour du camp, dans un rayon de 8 kilomètres, sont stationnés pas moins de 12 000 soldats nord-vietnamiens. A 02h17, plusieurs avions de chasse décollent afin de mener une opération de diversion et brouiller ainsi les pistes. Une minute après, le groupe d'assaut atterrit dans la cour du camp. Après quelque trente minutes de recherche, les soldats quittent les lieux sans avoir repéré la trace des 55 prisonniers américains qui étaient supposés s'y trouver…
La mission, qui à couté la vie à plus de 40 soldats nord-vietnamiens, n'a fait aucune victime parmi les forces spéciales américaines mais elle est jugée sévèrement par la presse. Pourquoi monter un opération d'une telle ampleur si l'on dispose pas de renseignements fiables? En revanche, pour William McRaven, ancien officier des Navy SEALs, cette opération est un modèle du genre, car les six principes fondamentaux d'une opération spéciale réussie ont été respectés: simplicité de la conception, répétitions préalables, effet de surprise, vitesse de l'exécution, sécurité maximale et détermination des hommes.

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